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Texte.

Un jour, il n'y aura plus de textes, ni écrits, ni lus. C'est d'ailleurs étrange qu'il y en ait. Je ne comprends pas trop bien la chose.

Un jour, il n'y avait pas encore le grand texte du monde et donc il n'y avait pas le monde. Rien n'était écrit, ni lu. Rien n'existait.

Entre les deux nous sommes. De ce monde. A déchiffrer nos vies comme si se cachait un trésor sous les mots. Quelque chose qui ne parlerait pas et qui serait l'être.

Entre les deux nous devenons. Enfants de l'ironie. Oublieux de notre inconfort. Foisonnement de textes, foultitude d'art, d'images et de culture. Multiplicité morbide de nos incertaines paroles que nous tenons essentielles. A nos vies, certes. Pour le reste...

Nos dispendieuses tours de Babel qui se construisent sans nous ; montagnes textuelles telles de tentaculaires banlieues nous aguerrissent à ne plus être. Les textes se contextualisent, se mutualisent, perdent l'individualité.

L'écrit sera un jour la fin de l'humain. Nous serons tôt ou tard devenus le palimpseste de nos vociférations. Dans les sous-sols du métalangage. Ailleurs. Plus que le réchauffement climatique, l'éclosion des terrorismes, l'invasion des extra-terrestres, l'annihilation de nos sociétés sera un étouffement par le langage.

Méfiez-vous des beaux parleurs, des sophistes, des kilomètres de livres poussiéreux, des milliards de blogs quotidiens. Moins nous aurons de repos, plus nous oublierons qui nous sommes. Mieux ce sera sans doute. Mais un monde animal, en somme.

Sur une île déserte, quel livre emporteriez-vous ? Un seul est déjà de trop. Dévorer mon attention face à l'ennui du monde. NON.

 

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