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Errement.

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 C’est un petit blog écrit à la « va comme je te pousse » selon l’humeur du temps et le temps . Un peu et souvent frileux, tour à tour, par peur de se démasquer. Pas facile de se mettre à poil, comme ça, en pleine rue virtuelle, le feed back direct étant si rare (donc si précieux) ou bien si convenu, superficiel. Le chemin est donc étroit de s’exhiber sans ostentation, de se montrer sans C’est un petit blog écrit à la « va comme je te pousse » selon l’humeur du temps et le temps de esbrouffe, de ne pas avoir peur tout en l’ayant un peu. Un peu mais toujours. Ce serait si simple de ne pas avoir de blog, de tout arrêter, de retourner dans le cocon de ce que l’on nomme la vraie vie. Mais une fois lancé, inertie aidant, addiction aidant, l’idée même de renoncer devient un trou noir plus grand que ce trac quotidien d’être mal perçu.

Je ne suis pas habile, je ne suis pas un as, je ne suis pas un écrivain. Je me suis découvert cette passion sur le tard, ce jeu : de se risquer sur cette corde molle au-dessus du vide, même s’il est virtuel, des visiteurs. Le blogueur est un funambule qui évolue dans le noir, aussi ressent-il les commentaires comme rassurants, comme quand les écrivains vont à la rencontre de leurs lecteurs dans les salons ou les librairies. Mais à rebours, dans ces fameux salons, l’homme que l’on rencontre n’est plus écrivain, mais quidam avec qui l’on taille un bout de bavette plus ou moins érudite. L’écrivain est seul, le blogueur est seul. Le reste est l’espace étoilé imaginaire des autres, ces passants qui l’effleurent, un instant de leurs regards ou pire, de leurs jugements. Et une fois que l’on a jugé quelqu’un ou un blog, la messe est trop vite dite. Bonne ou mauvaise.

 Le blog est un vide abyssal où tout disparaît si vite, si facilement. Le blog n’est qu’une fleur dans un immense champ, que les abeilles du web viennent butiner un instant dans leur voyage anarchique sur la toile. C’est un vide où un billet chasse l’autre, une vidéo liquide la suivante, une course folle sans direction, pourchassée par l’oubli. Et c’est ce qui alimente aussi cette chose goulue : la peur de l’oubli, l’angoisse de se trouver dans un terrain vague hors du courant humain.

 Je ne raconterai jamais ma vie ici, ou si peu. Alors, le chemin est étroit,  mais il n’a pas de murs, pas de garde fous visible. Il est ce que je trace et, après coup, en me retournant, à contre courant, il est ce que je suis devenu : un blogueur masqué, une sorte de Zorro (LOL) complétement différent ce que je suis dans la vraie vie. Cette différence est indispensable pour glisser hasardeusement sur cette pente savonneuse qui ne mène nulle part. Je vis ce blog comme un manque qui se creuse, comme un bonheur que je n’aurai jamais, une sérénité sans cesse repoussée, un bonheur procrastiné. ET c’est heureux, sans doute.

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