Perte d'identité

10.01.2007

La mode est au petit, que dis-je, au microscopique, au lilliputien. Recrudescence de micro-chiens, de bikinis, d'écrans microscopiques, tiny bulls, poussières de savoir, brèves people, clips, canards boiteux, idées molles. Et visiblement on n'est pas sortis de l'auberge, il faudrait que, tels Alice, nous redevenions un peu plus grands pour atteindre la serrure. Quel signe envoyons nous sinon celui d'une bonne vieille régression infantile ? Nous jouons à la dînette de nos milliers de brinborions high tech, tissons un gros cordon ombilical planétaire qui va finir, sans doute par nous étouffer.

Regardez-moi ces mini bagnoles, si ce n'est pas des jouets d'enfants !

image hébergée par photomaniak.com

Des grosses voitures pour bébés fascinés par leur papa. James et la grosse caisse qui à la pêche ! Le schéma est clair. On se reprojette dans l'enfance des fascinations. On joue pour de vrai à la dînette. Imaginez vos parents assis dans la salle à manger, par terre avec des assiettes en plastique et des faux légumes. Toys r us est leur nouvel Eldorado de la Méduse.

Voyez les mini caméras, les portables sur les quels on peut admirer Star Wars sur un écran de 10 cm2, les palm, le succès de la mini cooper, des consoles portables pour adultes.

On jalouse nos enfants à ce point qu'on leur vole leurs jouets ? On ne leur lache pas la main a tel point qu'on joue aux cow boys dans des univers virtuels ? Il nous faut des déguisements d'enfants pour nous rencontrer maintenant. Aurions-nous si peur de vieillir, nous qui vivons de plus en plus longtemps. Nous ennuyons-nous ? Tout ce temps en plus, pour quoi faire ? Prolonger les jeux rarement naïfs de l'adolescence et donc sombrer dans ceux, plus sécurisants (enfin !!!) de l'enfance imaginée ?

Notre maison est un gros coffre à jouets , là où il y a 50 ans à peine, c'était un lieu de vie, de travail et qui l'est encore dans les pays du tiers monde. Notre système de valeurs est une ludothèque que nous nommons pudiquement "culture" pour ne pas nous effrayer de notre manque de savoir vivre au premier sens du terme.

Roulez jeunesse !