Human : Francine et le chocolat

Born in 1933, Francine Christophe was deported with her mother at the Bergen-Belsen concentration camp in 1944. Released the following year, she continues to share her experience and memories, particularly with the younger generations.

Ces belles histoires qu'on édulcore, qu'on retricote. C'est typique d'Human ça, cet abîme de sentimentalisme, ce grouffre émotionnel. C'est typique des histoires qu'on raconte cinquante ans après, devenues des mythes qu'on a racontés mille et une fois. On guette, de mot en mot, l'émotion de l'auditeur si assoiffé de contes. Les souvenirs de guerre, on est toujours tétanisés devant ça nous les bobos assagis devant notre télé et notre tasse de thé. L'histoire est si belle qu'on la croit inventée, fantasmée. Elle l'est. Non, pas la trame, mais la forme. Une petite bulle d'empathie et le sourire de l'âme parce que c'est si joliment raconté. On oublie trop vite ce qu'on a donné, en temps de paix ; mais en temps de guerre, le passé ne vous lâche plus jamais, ressurgissant, comme dans cette histoire, dans un visage à la fois familier et inconnu. C'est dans ces moments-là que ce qu'on a donné ne s'oublie jamais, et se transmet, souvent sous forme d'histoires.