Les enfants : ce qu'ils disent, ce qu'ils font

L'ordre du discours

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Le genre, c'est de l'ordre de la prescription : toi tu es rose, moi, je suis bleu. On code. Pourquoi rose est fille et bleu garçon ? On ne sait pas. Le discours s'articule autour de cette non explication. En fait, l'enfant est un unisexe du jouet, un ambidextre de la dînette et des voitures miniatures. Son discours est un clone parental, familial. Pontifiant. Or, l'univers du jeu est tout le contraire d'un univers carcéral fortement genré, codifié, planifié en côté mâle et côté femelle. Ce clivage discursif, en apparence si clair, si tranché, se brouille sur un terrain de jeux. Les mots que disent les enfants a priori sont des a postériori d'adultes, des normes sociétales symbolisant une hiérarchie des genres. La famille implémente tel type de discours figé pour dicter tel type d'attitude stéréotypée et "convenable". Marcher hors des clous serait disconvenant, asocial. L'enfant, même en annonant ces vérités genrées prouve tout le contraire quand il joue.