Le vélo à direction inversée, c'est mission impossible

Savoir une chose, l'intellectualiser n'est pas l'assimiler. Soit un vélo avec le guidon inversé : il va à droite quand on tourne à gauche. On a beau être fort de le savoir et de penser qu'on va rapidement corriger le tir, on se retrouve comme un enfant de maternelle devant un exercice inédit de motricité fine : un bel incapable. A peine un tour de pédale est-il fait qu'on perd inéluctablement l'équilibre. L'exercice est impossible à réaliser avec toute la volonté du monde.

Ce type à qui on promet 200$ s'il réussit à traverser une scène de 3 mètres avec un tel vélo est bien incapable d'avancer.

Nos constructions cérébrales, ces milliers de schèmes qui constituent nos habitudes de parler, écrire, marcher, courir, conduire etc...sont le fruit de constructions internes lentes à sédimenter. Nos apprentissages d'enfants ont été oubliés. On le constate bien quand quelqu'un perd certaines facultés à la suite d'un AVC. Il ne retrouve jamais vraiment la capacité perdue. Impossible de bien écrire à nouveau ou bien de parler correctement en articulant.

Ainsi, il a fallu 8 mois d'entraînement, à raison de 5 minutes par jour, pour que le présentateur fasse ses premiers tours de roue sur un tel engin. Et encore ! A la moindre distraction, il tombe. Son gosse de trois ans n'aurais mis que deux semaines à réussir à pédaler sur une telle bicyclette...

A la fin de l'expérience, il tente de remonter sur un vélo normal. Je ne spoilerai pas la fin de cette vidéo...